Ce 17 avril 2025, un nouvel épisode surréaliste est venu illustrer la dérive autoritaire et le mépris des institutions en République centrafricaine. Le tristement célèbre Koï Doctrouvé, connu pour ses insultes répétées et ignobles à l’encontre des femmes centrafricaines et de toute voix critique envers le régime de Touadéra, a une fois de plus défié la justice. Citée à comparaître dans le cadre d’un procès pour diffamation intenté par le Dr Martial Pabandji, la figure de la provocation sur commande a tout simplement brillé par son absence. À sa place, un simple avocat venu se constituer, sans aucun élément de fond. Une humiliation pour la justice, tolérée, voire ordonnée, depuis les plus hautes sphères du pouvoir.
Car selon plusieurs sources concordantes, c’est bien le Président Faustin-Archange Touadéra lui-même qui aurait intimé à son « envoyé spécial officieux, chargé des insultes », de ne pas se présenter devant le tribunal. Une manœuvre de plus dans la stratégie de dissimulation et de manipulation orchestrée depuis sa présidence. Loin d’être une première, cet acte confirme ce que beaucoup dénoncent depuis des années en disant que la justice centrafricaine est tenue en laisse par Touadéra et son entourage, aussi indignes soient-ils, bénéficient d’une immunité de fait dès lors qu’ils servent les intérêts du régime.
Koï Doctrouvé, véritable mercenaire de la communication sadique, s’est spécialisé dans l’attaque personnelle, la vulgarité et la violence verbale envers les femmes. Son rôle est simple : insulter, salir, détourner l’attention, et cibler en particulier les femmes engagées dans la vie publique. Son langage outrancier et sexiste, son mépris total de la décence, sont devenus des outils assumés par un pouvoir incapable de répondre aux critiques autrement que par la terreur verbale. Et malgré les multiples plaintes, il continue d’agir en toute impunité. Pourquoi ? Parce qu’il parle au nom du Président Touadéra. Parce qu’il est protégé.
Le renvoi du procès au 22 mai 2025 à 9h00 ne doit pas être un report de plus dans un système judiciaire asphyxié. Le juge, s’il veut préserver ne serait-ce qu’une miette de son indépendance, doit immédiatement délivrer un mandat d’amener contre Doctrouvé. Il doit être arrêté et présenté de force devant la justice comme tout citoyen accusé, surtout lorsqu’il défie ouvertement les institutions. Toute autre décision ne serait qu’une complicité de plus dans le règne de l’impunité.
Mais au fond, une question subsiste : de quoi Touadéra a-t-il peur ? Pourquoi ce besoin de se cacher derrière des hommes de paille, des provocateurs, des insulteurs publics comme Koï Doctrouvé ? Pourquoi saboter la justice si l’on n’a rien à se reprocher ? Ce régime qui prétend défendre l’ordre et la stabilité est en réalité un système de fuite permanente, de peur organisée, de manipulation cynique.
Le peuple centrafricain n’est ni dupe, ni endormi. Quelque soit la durée de la nuit, le jour finit toujours par se lever. Et ce jour viendra où ceux qui se croient aujourd’hui intouchables devront répondre de leurs actes. Non pas devant un tribunal complice, mais devant une justice retrouvée et un peuple debout.